Rencontres inattendues

 
 

Acte I – Allemagne-Inde

New Delhi, mars 1979. Voici quelques mois que je fais le tour de l’Inde et je m’apprête à me rendre au Népal. À l’ambassade, je poireaute dans la salle d’attente en attendant mon visa. Ici, les formalités, quelles qu’elles soient, prennent toujours beaucoup de temps. Du temps, nous en avons heureusement à revendre.

Je suis assis au fond de la salle, face à l’entrée. De temps en temps, je lève les yeux de mon bouquin quand tout à coup… la silhouette de ce grand blond qui se détache dans l’encadrement, je la connais. Pas possible, je dois confondre. Tiens, la silhouette a une réaction de surprise.

« Chîle ? » - autrement dit, Gilles avec l’accent allemand.

Moi : « Bernd ? »

On n’en revient pas de se croiser ici. Bernd fait partie de la bande de copains que je fréquentais en Allemagne deux ans avant. Le soir on se retrouvait dans l’un des Gasthäuser du village pour une bière ou alors chez l’un ou l’autre. On refaisait le monde jusqu’à pas d’heure en buvant du thé et en fumant des cigarettes roulées. Le vendredi soir on s’entassait dans une Passat pour aller acheter du shit dans une discothèque. Sur le chemin du retour, les bandes blanches de l’autoroute défilaient à 170 km/h et on écoutait Steve Miller Band à fond en faisant tourner les pétards.

En fait, je suis venu en Inde plus tôt que prévu. Depuis le mois de mars je travaille à Bruxelles comme traducteur au siège de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale. Initialement je comptais bosser quelques mois de plus pour m’acheter la chaîne hi-fi dont je rêvais depuis un moment avant d’économiser pour partir en Inde. Seulement, un week-end du mois de mai je suis allé voir toute la bande en Allemagne. Ils m’ont fait part des projets en cours. Ils étaient en train de retaper un petit camion et comptaient prendre la route des Indes à l’automne. Au diable la chaîne hi-fi, je pars aussi !

Un an plus tard, nous voilà dans l’ambassade du Népal à « causer du pays ». Bernd m’apprend que la veille au soir, en sortant de la gare il est tombé sur Rainer. Ils ne savaient ni l’un ni l’autre qu’ils étaient dans la région. Bernd avait atterri d’Allemagne le matin même, tandis que Rainer arrivait du Népal et repartait pour Amsterdam. Sa copine, une Hollandaise, était malade et devait rentrer. Il se trouve que Rainer m’avait hébergé quelques jours pendant que je cherchais un logement et un boulot à l’époque de mon arrivée en Allemagne. Je l’avais manqué de vraiment peu, étant moi-même passé à la gare la veille en fin de journée.

Bernd m’apprend ensuite le reste de l’histoire. Ils sont partis à quatre d’Allemagne, lui en camion avec Gerd, Ralf et Wolfgang dans une vieille DS qu’ils comptaient revendre en Turquie. Ensuite, tous les quatre devaient continuer avec le camion. En fin de compte, ils ont eu des tas de problèmes à la frontière turque avec les papiers et ont dû rebrousser chemin. Ralf et Wolfgang doivent en principe arriver en avion dans un jour ou deux. Ils se sont donné rendez-vous à Delhi avec Bernd avant de partir pour le Népal. Pas de chance, mon billet de train est déjà réservé et je pars le soir même pour Lucknow avant de continuer jusqu’à Gorakhpur, à la frontière népalaise. Quant aux deux autres, il y a le Gerd, celui qui conduisait quand on allait à Soltau et un cinquième que je ne connaissais pas.

Nos visas en poche, on sort de l’ambassade pour aller boire un thé quelque part et… 200 mètres plus loin on tombe sur Ralf et Wolfgang. Venus par avion, ils ont atterri ce matin. On avait souvent parlé de ce genre d’éventualité, mais en se disant que ça n’arrivait que dans les romans…

Trois semaines plus tard, je déambule un soir dans Katmandou quand j’entends des mecs de l’autre côté de la rue brailler « Chîle ! Chîle ! »… Non seulement, Bernd, Ralf et Wolfgang sont là, hilares, mais je vois qu’ils ont été rejoints par Gerd.

 

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Acte II – France-Brésil

Vers 2003 ou 2004, je reçois un mail du Brésil : un couple de Français vivant à Fortaleza est tombé sur mon site Internet. À l’époque, la Toile n’est pas aussi étendue qu’aujourd’hui et il n’existe quasiment aucun site sur Fortaleza et le Ceará. On se téléphone le soir même.

Eux : « Quand est-ce que vous revenez au Brésil ?

- Eh bien on arrive lundi, justement.

- Ah, super, alors on va vous chercher à l’aéroport… »

C’est Danielle qui vient nous accueillir. Bertrand est à Rio pour donner une conférence. Quand il arrive lendemain ou le surlendemain, il s’exclame aussitôt : « mais on te connaît !

- Comment ça ? D’où ça ?

- Eh bien tu travaillais au Camping de la Baume, non ? C’est même toi qui étais à l’accueil quand on y est passés en 1989. »

Ouah, là je suis scotché. Ils étaient en effet passés à Fréjus à l’époque. C’était au mois d’août, en pleine haute saison. Arrivés sans réservation, ils ne restaient qu’une nuit. À cette période, le camping était évidemment plein à craquer et c’est par miracle que j’avais réussi à leur trouver une location dans un mobil‑home. Comme je voyais chaque année défiler des milliers de gens de toute l’Europe, je les avais évidemment oubliés. Eux, ils étaient en revanche sacrément physionomistes !

 

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Acte III – France

Fréjus, Camping de la Baume. Septembre 1990.

Pendant la saison, de Pâques à la fin septembre, à la réception on travaille sept jours sur sept. Depuis cette année, j’ai une journée de libre par semaine, le mardi, jusqu’à la fin juin et en septembre. J’en profite généralement pour prendre la bagnole et partir à la découverte de l’arrière-pays.

Ce jour-là, un des animateurs me demande si je peux le conduire à La Croix-Valmer. Il veut voir un copain qui lui doit des sous ou quelque chose comme ça. Une fois sur place, le type nous sert un café et ils entament la conversation. À l’autre bout de la pièce, une jeune femme est en train de faire la toilette à son bébé. À un moment, elle lève les yeux et me regarde.

« On se connaît, non ?

- Devant le Parc Montsouris, en avril 1984. Tu venais de te faire piquer ta mobylette. »

Stupeur de la fille. Je lui explique alors que ce jour-là, j’étais allé faire un tour au Parc Montsouris avec Soizic, une copine commune. On l’avait rencontrée devant l’entrée du parc et elle nous avait raconté en rigolant la mésaventure qu’elle venait de vivre…

 

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Acte IV – France

Autre rencontre inopinée au Camping de la Baume. Un matin du mois de juin 1991, un type se pointe au guichet. Pendant que je finis de saisir une fiche client sur l'ordinateur, Il me regarde fixement. Il a ce regard que peut avoir un flic et qui fait que tu te sens tout de suite coupable de quelque chose.

« M. Chertier ?

- Ou-ouii…

- Paris. 1983. Rue de Charonne.

- … (comme dans les bandes dessinées, les rouages de mon cerveau moulinent)

- Art de France…

- (Moi, soulagé) Daniel !!! »

Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! À l’automne 83, à bout de ressources, j’ai vendu des héliogravures en porte à porte pendant quelques semaines Daniel était à la fois notre chauffeur et chef d’équipe. Et ce matin de l’été 91, il se rendait chez à Toulon et avait fait un crochet par le camping pour voir quelqu’un. Nous étions aussi surpris et heureux l’un que l’autre de nous revoir.

 

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Acte V – Danemark

Août 1974. Une période à la fois agréable et compliquée pour moi. Agréable parce que je voyage, compliquée parce qu’il y a quelques semaines que j’ai quitté la France pour ne pas faire le service militaire. Déclaré « insoumis », selon la terminologie officielle, le territoire français m’est interdit pendant dix ans. Je suis un peu parano et j’ignore si les insoumis font l’objet d’un avis de recherche ou quelque chose de ce genre. Dans le doute je préfère ne pas tenter le diable. Je suis parti comme un voleur sans informer personne. Seul un couple de copains était au courant de mon départ. Pour l’heure, je préfère attendre de m’être fixé quelque part pour y voir plus clair et reprendre contact avec ma famille.

J’en suis donc là quand, en sortant de la gare de Copenhague un après-midi, j’avise deux nanas assises sur les marches : Martine et Claudine ! Martine, c’est ma cousine. Claudine, sa copine de lycée. Stupeur des deux côtés. Échange rapide de nouvelles. La famille s’inquiète ? Je m’en doute bien, mais je lui explique pourquoi je n’ose pas me manifester. Évidemment je la supplie de ne rien dire à personne pour le moment. Le secret sera cependant éventé involontairement un ou deux jours plus tard quand Claudine téléphonera chez elle pour donner des nouvelles. Et elle mentionnera notre rencontre, ce qui reviendra aux oreilles de ma tante puis, évidemment, de mes parents. Au moins, ils seront rassurés.

 

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Acte VI – Danemark-Guyane

Il y a quelques années, nous sommes chez ma mère pour le déjeuner de Noël. En fin de matinée je reçois un coup de fil… de Guyane.

De Guyane ? Je ne connais personne là-bas. Que je crois :

« Allô, Gilles ? C’est Jacky.

- Jacky ?

- Jacky Carrel.

- Ça alors, si je m’attendais à ça ! »

On a été colocataires à Copenhague au printemps 75. Comme moi il est insoumis au service militaire et s’est retrouvé au Danemark après un périple haut en couleurs. Un jour, il m'a tendu une lettre qu’il venait de recevoir de son père. « Tiens, lis ça… »

En colère contre l’exil forcé de son fils, son père est carrément aller trouver le général Bigeard, alors ministre des armées. Lequel lui a assuré qu’il comprenait fort bien la situation, que Jacky pouvait rentrer sans avoir à s’inquiéter : il ferait le nécessaire en téléphonant au président du tribunal.

Jacky est rentré en France quelques jours plus tard. Seulement Bigeard n’a pas tenu parole et Jacky a dû faire un petit séjour à l'ombre aux frais de la République. En tant qu’insoumis, on est condamné par contumace à quatre mois de prison si on rentre en France avant le délai de dix ans. Jacky a donc passé quelques mois en forteresse dans la zone d’occupation française, près de la frontière tchèque. Et en sortant il a quand même dû accomplir son service militaire, cette fois dans un régiment disciplinaire. Bref, il en a bavé.

Je n’avais plus jamais eu de nouvelles, mais j’imaginais qu’en sortant de l’armée il s’était marié et avait fait sa vie dans son coin. Que nenni, il avait attrapé le virus des voyages. Et après quelques péripéties, il s’était retrouvé en Guyane. Marié à une Brésilienne avec qui il avait eu deux ou trois filles. Et, pour couronner le tout, il connaissait Fortaleza…

 

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Acte VII – Brésil-USA

Vers 2004-2005, je reçois des États-Unis un e-mail de Phyllis, une dame retraitée vivant à Palo Alto, en Californie. En surfant sur Internet, elle est tombée sur www.aquiceara.com et s’est extasiée en voyant des photos de la plage d’Iracema à Fortaleza. Elle m’apprend que, née à Londres, elle n’avait que deux ans quand ses parents sont partis vivre au Brésil au début des années 30. Au Ceará. Son père, négociant, s’était associé avec un Brésilien. Sa famille habitait dans la vallée du Jaguaribe, une rivière qui coule à la frontière entre le Ceará et le Rio Grande do Norte.

Tout à coup quelque chose m’intrigue. Tout de même… ce serait assez extraordinaire si… J’appelle un ami à Fortaleza. Sa famille est justement originaire de la vallée du Jaguaribe et il me semble qu’il nous a dit un jour que son grand-père avait eu un associé anglais. Bingo ! L’associé anglais était le père de Phyllis.

Dans un de ses mails, elle m’avait appris que sa famille était allée vivre au Ceará dans l'Entre-Deux-Guerres et avait déménagé à Fortaleza en 1940. Dans le quartier d’Iracema, précisément. Phyllis avait alors une dizaine d’années. C’est à cette époque que le réalisateur américain Orson Welles était au Brésil et avait tourné It’s all true. Les scènes de la vie des pêcheurs, du mariage et de l’enterrement ont été filmées sur la plage de Mucuripe. À l’époque, on n’y trouvait que des cases en pisé avec une toiture en feuilles de cocotier. Toujours est-il que le frère de Phyllis, alors adolescent, avait à l’occasion servi d’interprète avec les pêcheurs pendant le tournage. Et la plage de Mucuripe, c’est là que nous avons vécu en 1985 et 1986 une des périodes les plus marquantes de notre vie…

 

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Acte VIII – France

À l’automne 2011, on veut rendre visite à un copain dans la région de Rouen. Il y a un problème de date pour le week-end envisagé. Dans la conversation il m’explique qu’il fait partie d’une petite association d’accordéonistes qu’il retrouve tous les ans à un endroit différent le temps d’un week-end. Cette année-là, c’est en Alsace. Nous devons justement y aller le week-end où il est indisponible.

Moi : « Ah, et où en Alsace ?

- Oh, euh, un bled avec un nom à coucher dehors. Attends… euh, quelque chose comme Merk… Merkwill...

- Merkwiller-Peschelbronn ?

- Oui, c’est ça ! tu connais ?

- Vous allez jouer à l’Étoile, je suppose ?

- !!??

- Je t’explique : on avait prévu d’y aller ces jours-ci, justement. Nos copains habitent à 300 m de l’Étoile... »


On fera donc d’une pierre deux coups.

 

La soirée à l’Étoile (vidéo de 53 mn) : http://www.aquiceara.com/AA_FR/Video/France_Merkwiller.html

 

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Acte IX – Alsace-Brésil

Comme l'anecdote précédente, celle-ci se déroule justement à Merkwiller en 2018-19. Notre copine travaille dans un centre de désintoxication pour alcooliques et drogués. Elle nous parle d’un psychiatre brésilien venu dans ce centre récemment pour parler de son travail et de son expérience. Il leur a expliqué que, dans les années 80, il avait commencé à travailler avec des habitants d’une favela et que son frère, un avocat qui y intervenait bénévolement, lui envoyait alors de plus en plus de patients. Bien trop pauvres pour s’offrir les services d’un psychiatre, ils étaient pris en charge gratuitement par Adalberto et son associé Mourão.

Au bout de quelques secondes, on échange un long regard entendu avec Marielle en murmurant « Ayrton et Adalberto… »

« Oui, tu parles sans doute du centre Quatro Varas, à Pirambú ? », je dis à Catherine. « Ayrton faisait partie du groupe qu’on appelait la Maison de la plage. Il défendait les droits des pauvres tandis qu’Adalberto se chargeait de soigner les âmes. »

Pirambú avait à l’époque la réputation d’être une des favelas les plus dangereuses du Brésil. Les luttes sociales avaient aussi été très vives dans les années 80, quand la dictature de Figuereido avait commencé à se relâcher, et au cours des années suivantes. Les militants de la « Maison de la plage », dont faisait partie Ayrton, ont joué un rôle très actif dans ces luttes et accompli un travail remarquable, notamment avec la mise en place du centre communautaire Quatro Varas. On y trouve des jardins où on cultive non seulement des fruits et des légumes, mais également des plantes médicinales. On y pratique la thérapie de groupe. Il y a même un salon de massage. Quand on a connu le quartier à l’époque où Ayrton, Adalberto et les autres ont commencé, on se dit que le travail accompli est assez extraordinaire.

Pour notre part, nous avons connu Adalberto début 1985 quand son associé Mourão m’a demandé de traduire sa thèse en français. Adalberto allait également soutenir la sienne, mais il cherchait quelqu’un pour la taper à la machine. C'était avant l'arrivée des ordinateurs…

Voici une petite vidéo tournée en 2005 ou 2006 à Quatro Varas. Adalberto apparaît brièvement dans la première scène. Ensuite on y voit une assemblée où les enfants sont déguisés en plantes médicinales dont ils exposent les vertus tour à tour.

http://www.aquiceara.com/AA_FR/Video/Bresil_Ceara_Fortaleza_Quatro_Varas.html

Pour en savoir plus sur Adalberto Barreto, vous pouvez vous rendre sur son site https://www.adalbertobarreto.com.br si vous lisez le portugais. Sinon, il suffit de taper son nom dans un moteur de recherche : les références sont légion !

 

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Acte X – France-Brésil

2006, Fortaleza, Brésil. Allez, une petite dernière pour la route. C’est justement dans le quartier de Pirambú dont il est question dans l’anecdote précédente. Notre copine Danielle nous a parlé d’un Français au parcours remarquable, Louis Harenger, qui vit alors à Pirambú. Au cours de l’après-midi passé avec lui chez sa compagne, il nous a raconté. Il a longtemps vécu une vie de clochard à Paris avant de se retrouver chez les Chiffonniers d’Emmaüs comme compagnon responsable de la bouquinerie de Neuilly-sur-Marne (biographie succincte sur https://www.babelio.com/auteur/Louis-Harenger/56318). Un jour, il fait connaissance avec deux jeunes qui doivent partir faire un tour du monde à vélo. Sponsorisés par un éditeur, ils se sont engagés à écrire un livre relatant leur périple. En chemin, ils seront hébergés dans les missions Emmaüs, chez des curés ou dans des monastères.

Enfin, c’est ce qui est prévu. Seulement, les deux jeunes reviennent quelque temps après : ils ne peuvent plus partir et demandent à Louis s’il veut bien faire ce tour du monde à leur place. Pour Louis qui a passé une bonne partie de sa vie à ramasser les mégots sur les trottoirs, c’est une histoire de fous.

L’idée fait tout de même son chemin et il finit par accepter de relever le gant. Imaginez un peu, pour un type qui a mené une vie on ne peut plus éloignée de celle d’un sportif pendant des décennies, monter sur un vélo c’est déjà un défi en soi.

Le premier jour il parcourt 30 kilomètres et, le soir venu, n’en revient pas d’avoir accompli cet exploit. Je ne me souviens plus des pays qu’il a traversés, mais ils sont au nombre de 37, dont le Japon et tout le continent américain avant d’arriver à Fortaleza, au Brésil. Il nous raconte qu’à la fin, 150 kilomètres dans la journée, même sur des pistes pleines de nids-de-poule, dans le froid de la Cordillère des Andes ou la touffeur tropicale du Brésil, c’est presque une promenade de santé.

C’est ainsi qu’il se retrouve un jour à Fortaleza, dans le quartier de Pirambú. À cette époque, les habitants sont en lutte pour faire reconnaître leurs droits de propriété sur le lopin de terre où ils ont construit leur maison. Et c’est là qu’il rencontre l’amour de sa vie, une femme remarquable. Elle fait partie des leaders du mouvement. Louis décide de rester là pour finir sa vie avec elle. Mais elle ne l’entend pas de cette oreille : « Louis, tu t’es engagé à finir ton livre. Pas question que tu te défiles. Alors du termines ton périple et ton récit, et après seulement tu reviens. »

Finalement, je crois qu’il n’a jamais écrit le tome II, mais après un aller-retour en France il est retourné finir sa vie avec sa belle à Fortaleza.

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